Nous sommes de retour avec la famille Toure, cette fois pour parler de Aicha, la sœur de Dialla, notre portrait du mois de février.
Bien que les deux sœurs aient une histoire commune, leurs parcours respectifs demeurent très différents !
Pour Aicha, le diagnostic de la surdité arrive vers l’âge de deux ans, lorsque ses parents découvrent un retard de langage plutôt évident. Pour eux, c’est signe que comme pour sa grande sœur Dialla, le diagnostic d’une surdité est plutôt vraisemblable.
Plus jeune, elle pointait les objets et commandait par de petits signes ses demandes, ses parents arrivaient à la comprendre de cette façon. À la suite de multiples otites, sa famille découvre un diagnostic de surdité profonde.
Elle suivra des séances d’orthophonie intensive pendant 3 ans, puis elle recevra son premier appareil auditif à l’âge de 3 ans. Elle nous avoue qu’à un jeune âge elle était plutôt réservée et préférait jouer en compagnie de sa sœur pour être en mesure de bien se faire comprendre.
Son primaire s’est bien déroulé malgré qu’elle accumule quelques retards au niveau de la communication et un certain trouble d’apprentissage. Lorsqu’elle n’entendait pas bien, cela lui causait quelques difficultés pour suivre le contenu de ses cours.
Elle nous a confié qu’elle a toujours eu besoin de mettre plus d’efforts que la moyenne pour réussir, et ce, jusqu’au secondaire.
Puis une fois à l’école secondaire, tout change pour le mieux. Elle se fait beaucoup plus d’amis qu’au primaire, c’est à ce moment qu’un gros déclic se produit pour elle. En secondaire 3, ses notes ont commencé à dépasser les 80 % et plus. Elle s’habitue mieux à ses appareils auditifs et développe des matières préférées comme la géographie et l’histoire.
Son amour pour les cours d’histoire et de géographie lui donne une grande envie de voyager. Elle est inspirée par la manière dont les choses évoluent à travers le monde.
Aujourd’hui, Aicha a réalisé un grand défi qu’elle s’est donné en secondaire 4 : elle étudie en technique d’éducation spécialisée, et ce, en anglais. Plus jeune, elle s’était résolue à ne pas apprendre l’anglais, pensant que ses retards de langage ne lui permettraient pas bien d’assimiler la langue, mais comme elle désirait voyager, elle s’est convaincue d’apprendre l’anglais à un tel point qu’aujourd’hui elle étudie l’entièreté de ses cours dans la langue de Shakespeare.
À la suite de sa technique, elle désire voyager et parcourir des destinations comme le Royaume-Uni, la France et Hawaï. Elle avoue vouloir devenir enseignante en 3e et 4e année du primaire.
Son conseil ? Ne jamais lâcher. Ça finit par porter fruit. Oui c’est plus difficile au début, mais aujourd’hui quand elle regarde derrière, elle avoue qu’elle ne regrette rien. Tout finit par aller mieux !