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Portrait - Dialla Toure


En ce mois très froid de février, on ne peut pas passer sous silence la chaleur et l’incroyable éloquence de Dialla. Réelle passionnée des mots et du langage, elle vous surprendra par sa polyvalence, sa curiosité, mais surtout par son histoire.


Portrait atypique d’une jeune femme absolument renversante et de son parcours extraordinaire.


Dialla n’est pas sourde profonde : elle apprend à parler très jeune, autour de 9 mois, sans retard ou difficulté de langage. Ses parents lui racontent même qu’elle est un vrai moulin à paroles. Impossible de la faire taire. Dialla est destinée à communiquer.


À travers les premières années de son enfance, certains indices laissent présager une possible surdité, mais rien de bien alarmant. Elle ne comprend pas bien les voix électroniques lorsqu’elle écoute une chanson, une voix par téléphone ou les sons dans les jeux vidéo.


Puis, un nouveau membre s’ajoute à la famille de Dialla : sa petite sœur. C’est à ce moment que ses parents remarquent un retard de langage qui est difficile à ignorer. Lors de certains épisodes d’otite, il lui arrive même de ne plus rien entendre. C’est alors que les parents décident de faire un test de dépistage de la surdité aux deux jeunes filles. À 6 et 3 ans respectivement, le diagnostic confirme qu’elles sont malentendantes dues à un gène récessif dans leurs antécédents familiaux.



Pour Dialla, le diagnostic ne changera pas complètement ses habitudes. Pour l’entièreté de son école primaire et secondaire, elle ne portera pas d’appareils auditifs contrairement à sa sœur, qui doit s’adapter différemment.


Puis une fois arrivée au Cégep, Dialla tente sa chance et essaye les appareils auditifs. Elle réalise rapidement qu’elle entend manifestement mieux. À un tel point qu’elle réalise qu’il existe beaucoup de sons qu’elle n’avait jamais entendus. Pour elle, c’est un nouveau monde qui s’ouvre à elle.


Elle découvre à la fois le merveilleux son que les petits oiseaux font le matin qu’elle entend désormais à travers la fenêtre sans même l’ouvrir. Elle entend le micro-onde chauffer et l’infernal son d’alarme qui l’averti que tout est prêt. Pour elle, c’est clair que désormais les appareils auditifs seront un avantage et outil pour elle. Désormais, tous les sons sont à sa portée et elle nous confie même que, quelquefois, tous ces bruits sont épuisants.


Vous savez quoi ? Lorsque Dialla revient d’une longue journée d’étude ou de travail, et qu’elle souhaite avoir un bon moment de repos, elle retire ses appareils et tout d’un coup elle peut relaxer comme si elle avait quitté, de son propre choix, le fameux Monde des Bruits.

Dialla termine présentement sa deuxième année de médecine à l’Université de Sherbrooke. Elle nous confie que sa soif d’apprendre la conduite dans toutes les disciplines des sciences environnementales, aux mathématiques à la médecine. Être en mesure de pouvoir soigner, aider et redonner à la société en tant que médecin, c’est ce qui a convaincu Dialla d’opter pour les sciences de la médecine.

De son propre aveu, elle nous raconte qu’elle est passionnée des langues. Tellement qu’elle parle couramment français, anglais et suit des cours d’espagnol, de coréen et de LSQ ! Véritable polyglotte, elle est fascinée par ce pouvoir que l’humain a de communiquer dans les langues de son choix et de constater comment il n’y a aucune limite à la communication.


Manifestement, Dialla a tout pour plaire et saura assurément marquer les gens qu’elle croisera lors de la pratique de sa médecine. Une véritable richesse de pouvoir la compter dans nos portraits du mois et elle pour finir cet entretien elle nous partage cette réflexion :


« Les gens t’acceptent si tu t’acceptes. Je porte mes appareils ouvertement et les gens sont intéressés et après ça la page est tournée. Si ce n’est pas grave pour moi, ça ne l’est pas pour les autres. Tout simplement. »



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